La députée montpelliéraine Coralie Dubost a annoncé ce dimanche 1er mai qu’elle retirait sa candidature aux législatives et “se retirait de la vie politique”. L’élue dénonce un “blocage antiparlementaire” après les révélations de Médiapart pour la gestion des dépenses de son mandat. Le vice-président du groupe LREM subit de nombreuses attaques depuis la publication d’un article le vendredi 29 avril, diffusé dans de nombreux médias. De quoi est-il accusé ? La gestion douteuse du dossier d’avance de frais de mandat prévue par l’Assemblée nationale, soit 5 373 euros par mois.

Achat de sous-vêtements, paillotes sur la plage…

Parmi les frais allégués figureraient l’achat de vêtements et de sous-vêtements, de 1.500 à 2.000 euros par mois, “jusqu’à 3.000 euros par mois”, assure Médiapart, ainsi que des réservations au domaine de Verchant ou sur la plage. Bonaventure de Palavas “où elle a ses habitudes”, dit Médiapart, “où je prends des rendez-vous sur commande”, corrige Coralie Dubost, ainsi que du “team-building”. Le “point haut” est de 3 300 euros par mois sur des sites de vente en ligne comme le Showroom Privé. “Il y a des uniformes de commandement et des uniformes personnels”, a justifié le député. “Je ne mets pas le même travail dans ma vie personnelle et dans la vie de mon mandat”, lui aurait-il répondu. Le député serait obligé de fournir un prêt pour rembourser le découvert du dossier AFM. Ses anciens collaborateurs avaient lancé une alerte collective au printemps 2021 qui avait donné lieu à une enquête interne par le noyau dur contre le harcèlement de l’Assemblée nationale.

La députée défend son bilan

Coralie Dubost défend son engagement sur ces cinq années : “Cinq années durant lesquelles je n’ai compté ni les heures ni les sacrifices personnels pour faire respecter les valeurs et convictions que j’ai défendues toute ma vie. Droit, Justice, Europe, non-discrimination, entreprise responsabilité sociale et environnementale, science (…) J’ai toujours cru que ces causes, cette démocratie, vont au-delà de la personne qui les incarne temporairement”.

“Lynchage effrayant”

“Ma personne devient la cible d’attaques injustes qui servent mon groupe politique”, note-t-il. “Je refuse d’être l’instrument d’une sonnerie antiparlementaire, de la même manière que je refuse de m’offrir un ping-pong d’excuses, à la limite d’un lynchage spectaculaire sur les réseaux sociaux.” La députée, qui est enceinte, insiste sur la nécessité “de protéger l’enfant que je porte de toutes les adversités du rapport et de la vie politique”. “Il est donc temps de me retirer de la politique et de me consacrer à ma famille. “Je ne serai pas candidat à une réélection.” Coralie Dubost se souvient d’avoir perdu son père deux mois plus tôt : “J’aimerais passer plus de temps sur ses derniers souffles, je veux passer plus de temps paisiblement sur mon nouveau-né.” Elle termine sa lettre par des remerciements à son équipe et aux “militants extrêmes”, son adjoint qui “me rappelle souvent mon père”, ses deux collaborateurs Louise et Mathieu “aux talents multiples”. Coralie Dubost remercie également Emmanuel Macron, Richard Ferrand et d’autres collaborateurs γει Elle termine en remerciant son “merveilleux partenaire”, sa famille et ses amis. “Je suis content de la météo, nous nous reverrons.”