Le 12 mai, Cédric Jubillar sera interrogé par les enquêteurs en charge de l’affaire de la disparition de l’épouse de Delphine il y a un an et demi à Cagnac-les-Mines (Tarn). Lors de cette rencontre au greffe du tribunal, il sera confronté à un ancien détenu qui affirme lui avoir raconté comment il aurait tué la jeune infirmière avant d’enterrer son corps dans un lieu proche d’une ferme, qui a été incendiée. Vraies confessions ou autre défi ? Les équipes de ligne rouge retour sur une enquête ce lundi sur la personnalité de Cédric Jubular, accusé depuis près d’un an d’avoir tué la femme de Delphine. “Il répond à l’absurdité de la situation et des accusations portées contre lui par un comportement tout aussi irrationnel”, répond l’avocat d’Emmanuelle Franck. “Il dit d’un ton ironique ce que les gens veulent entendre.”

“Un bon type”

Né en 1987 à Béziers (Hérault), Cédric Jubillar a eu une enfance chaotique, entre une mère aimante mais pas toujours capable de s’occuper de ses enfants, et des foyers et familles d’accueil. Françoise* l’a emmené quand il avait deux ans et demi. Décrit un enfant vif, intelligent et heureux qui aimait jouer. À l’âge de six ans, il est retourné vivre avec sa mère et ses demi-frères. Direction le Tarn. A 16 ans, Cédric Jubillar a été placé dans un centre pour ados en situation de handicap. Un endroit en pleine campagne où le jeune homme semble s’épanouir. Puis apprenti au plâtre, il est décrit comme travailleur, autonome. Un ex-partenaire se souvient d’un “bon gars”. “Quand je l’ai connu, c’était un mec génial”, assure Kevin à BFMTV. « Souriant, toujours en train de rigoler, un peu provocateur mais après rien de méchant. Je n’ai jamais eu de problème avec lui, il était extrêmement respectueux.

“Il a été abandonné”

Puis, à 18 ans, Cédric Jubillar rencontre Delphine. La fille est encore lycéenne. “C’était un beau couple, ils étaient heureux, ils ne vivaient que pour elle”, se souvient un membre de la famille Jubillar qui a accepté de témoigner en exclusivité pour BFMTV. “Elle était très discrète, une personne toujours souriante, lumineuse, toujours souriante. Elle était toujours mélancolique, lui insouciant. Je l’ai toujours bien vue, toujours simple, toujours propre, bien habillée. C’était le jour et la nuit.” Delphine Jubillard, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 © BFMTV En 2013, le couple s’est marié. Un beau mariage, selon ceux qui ont assisté à la cérémonie. Faute de moyens, le couple n’avait “invité que des amis proches, ceux qu’ils avaient dans le coeur”, se souvient François. Cédric et Delphine Jubillar auront deux enfants. Mais pour ne pas le calmer, le plâtre est lâché, il fume beaucoup de cannabis. A cette époque, il rendait souvent visite à son parent. “Il est venu fumer parce que j’étais aussi consommateur”, explique-t-il sous couvert d’anonymat. “Puis j’ai découvert la personnalité de Cédric, très colérique. Je l’ai vu passer du calme à l’extrême car son frère était très honnête avec lui.” “Il ne supportait pas que son frère puisse lui dire des choses sur sa relation, son comportement, sa façon de parler. Il pouvait être très agressif dans sa façon de parler.”

Un couple en crise

A Cagnac-les-Mines, où est installée la famille Jubillar, Cédric fait également l’unanimité. “Je sais qu’il n’a pas beaucoup d’amis, il n’a pas beaucoup d’amis à Cagnac”, explique un de ses proches. “Personne ne l’aimait, il parlait mal et tout. Il était vulgaire, il ne fallait pas le contredire.” “Parfois, il est impulsif, il ne réfléchit pas avant de parler, c’est Cédric, il est spécial, il faut le dire, il est spécial.” De la nuit du 15 au 16 décembre 2020, et la disparition de Delphine Jubular, les enquêteurs étudient le dossier pour une dispute qui aurait mal tourné. Jusque-là, le couple n’allait pas bien depuis plusieurs mois. L’infirmière s’occupe des besoins de sa famille, s’occupe de ses enfants après ses nuits de service. Le plâtrier ne peut achever la construction de la maison familiale, entamée il y a plusieurs années. La maison de Delphine et Cédric Jubillar à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. © Fred SCHEIBER “Il nous a juste dit qu’il n’allait pas bien, parce que la maison n’était pas finie, que sa femme n’aimait pas ça”, explique cet ami de Cédric Jubillar. Il était évident qu’il n’allait pas vraiment bien. Il m’a demandé de refaire ses toilettes et ça ne s’est pas fait”. “Il était encore dans son esprit de terminer cette maison. “Afin de récupérer sa femme.” Delphine Jubillar a rencontré un autre homme. Les amoureux envisagent de s’installer ensemble, d’acheter une maison, une voiture. Dès l’été 2020, il parle de divorce. Cédric va essayer de la récupérer, elle va tout faire pour la reconquérir, même la surveiller, la géolocaliser. L’intensité augmente avec les semaines. D’autant que le joueur de 34 ans est connu pour ses accès de colère. “Il a refusé d’être jeté, grossièrement, jeté”, se souvient l’aide familial avec qui il a vécu à l’adolescence.

“Mots malheureux”

Depuis la disparition de sa femme, Cédric Jubillar a pris une étrange posture, semant le doute chez ses proches. Sa famille l’a interrogé sur sa possible culpabilité. “Je ne lui ai pas fait de mal, ce n’était pas moi”, a-t-il répondu, selon le proche. « Croyez-vous vraiment que j’ai pu faire ça ? Il a dit “il l’avait surprise en train de prier, peut-être qu’il était allé dans une secte, peut-être qu’il était allé faire le djihad”, poursuit la même source. “Je ne l’ai pas cru, je ne l’ai jamais cru.” “La personnalité qu’il dégage est très manipulatrice. Il peut vous dire quelque chose qui ne s’est jamais produit”, explique ce membre de la famille Jubillar. Cédric Jubillard lors d’un rassemblement à Albi (Tarn), le 12 juin 2021, six mois après la disparition de la femme de Delphine. © FRED SCHEIBER / AFP Pour l’avocat de Cédric Jubillar, le comportement de son client, qui ne supporte pas d’être suspecté, ne révèle en rien sa culpabilité. Et ce, même lorsqu’il a menacé devant 5 personnes différentes de tuer sa femme et de détruire son corps. “Ils auraient pu s’agacer à propos de cette situation. Ce sont des mots malheureux, mais ils sont dits avec colère. Ce serait très étrange s’il avait l’intention de le faire deux mois plus tard, de dire de tels mots, des mots qui le rendent parfait. coupable. ».

  • Le nom a changé