Fabien Roussell prêt à insister sur le nucléaire en échange de circonscriptions gagnantes
Le chef de file du Parti communiste français (PCF), qui a recueilli 2,28% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle, s’est dit lundi prêt à “mettre de côté” le dossier nucléaire dans la “Législature de l’Entente”. négocier ce point. avec La France insoumise.
Dans son émission sur l’Elysée, le candidat Russell écrit voir en la personne un “atout majeur” de la France pour “la production d’électricité décarbonée”. Il voulait construire au moins six nouveaux réacteurs à eau sous pression (EPR) et encourager la recherche sur la fusion nucléaire. Au contraire, le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle indique clairement que « cette source d’énergie doit être abandonnée », citant ses insuffisances : « Minerai importé, fragilité technologique, risque d’accident, problème de déchets… » propose de mettre mettre fin à tout projet EPR, reconnaissant toutefois que “le parc nucléaire ne pourra pas fermer du jour au lendemain”.
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“Nous allons mettre de côté les désagréments”, a déclaré M. Roussell à franceinfo, assurant que si les communistes obtiennent un groupe à l’Assemblée, cela pourra toujours remettre la question dans le débat. Pour ce faire, vous avez besoin d’au moins quinze députés. LFI a en effet proposé au PCF de laisser sa candidature dans cinquante circonscriptions, mais l’entourage de M. Roussel considère que, parmi elles, seules les onze déjà détenues par les communistes lui sont vraiment favorables. La question reviendra sur la table lors du nouveau cycle de pourparlers prévu lundi après-midi.
D’autres postes de programme ont évidemment été déplacés plus facilement. “Nous signons à 1.400 euros” pour l’augmentation du Smic, a assuré Fabien Roussell, rejoignant la proposition de LFI, alors qu’il était le plus offrant, offrant 1.500 euros net. En matière de retraites, le programme de Roussel s’inscrivait déjà dans la ligne de la proposition “révolutionnaire” qui fixe l’âge légal de la retraite à 60 ans à taux plein.
Entre LFI et les écologistes, un tout petit dénominateur commun pour l’Europe
Entre La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la question de l’Europe a provoqué des frictions. Il semblait subtil d’associer des écologistes “pro-européens” et même “fédéraux”, comme les a qualifiés lundi leur secrétaire national, Julien Bayou, à des “révolutionnaires” prêts à critiquer Bruxelles.
Après avoir longtemps affirmé dans un premier temps qu’il recourrait autant que nécessaire, s’il était élu, à l’« opt-out », une disposition européenne qui permet à un État membre de l’Union d’ignorer certaines politiques communautaires, Jean-Luc Melanson a commencé à parlent plus souvent de « désobéissance » aux conditions, terme à la fois plus vague et plus explosif. Pour autant, “nous ne mettrons jamais le doigt sur les rouages d’une sortie d’Europe, d’une sortie de l’euro, d’une désintégration de l’aventure européenne”, a averti lundi M. Bayou au RMC.
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Alors comment justifiez-vous, à ce stade, l’accord avec LFI qui a été acté dimanche soir ? Avec la volonté commune – quoique vague – d’une réforme des institutions européennes. « Sommes-nous satisfaits de la manière dont l’Europe fonctionne actuellement ? La réponse est non. Voulons-nous réorienter l’Europe ? “La réponse est oui”, a déclaré le secrétaire national des Verts, pour qui “le statu quo en Europe est aujourd’hui un problème”. Les deux parties se sont donc entendues, dans le communiqué annonçant leur accord, sur une formulation précise qui leur permet de “désobéir” à Bruxelles, mais toujours dans le cadre de “l’Etat de droit”.
En ce qui concerne les retraites, l’EELB se prépare désormais avec la proposition “révolutionnaire” de la retraite à 60 ans, tandis que le candidat à la présidentielle Yannick Jadot prônait le maintien des 62 ans en vigueur. Au RMC, Julien Bayou a expliqué que les écologistes ont pris le temps d’analyser les “données” : “Le Conseil d’orientation des retraites dit qu’il y a un retour à l’équilibre [du système des pensions] dans quinze ans et peut-être même avant”, a-t-il ajouté, pour justifier que son horizon de 60 ans semble désormais envisageable pour la réforme.
En marge de la carte électorale, les écologistes ont appelé LFI à exercer un contrôle libre sur une centaine de circonscriptions, dont cinq à Paris.
La scission du Parti socialiste se poursuit
Les négociations en cours entre LFI et le PS font que les socialistes n’en veulent pas à ceux qui parlent plus d’eux. “Le grand gagnant de la présidentielle, c’est l’insurrection et la radicalité, les socialistes sont en train de s’aligner sur cette ligne, c’est une soumission”, a déclaré lundi à RTL Stephen Le Faul, maire socialiste du Mans. “Le PS se range derrière les révolutionnaires qui ont réussi”, a déclaré l’ancien ministre de l’agriculture avant d’attaquer le secrétaire général du PS. “Olivier Forr ne pense qu’aux circonscriptions. » Jean-Christophe Cambadélis, le prédécesseur de M. Faure à la tête du PS, a publié dimanche une lettre ouverte, évoquant notamment la volonté de LFI de “sortir des conditions européennes”, de rétablir les retraites à 60 et d’entamer des coûts “vertigineux” non pratiques. “. Interrogé par Le Monde à Paris le 1er mai, Olivier Faure n’a pas précisé l’état d’avancement des négociations avec LFI. “Nous ne négocions pas à tout prix, nous négocions avec nos convictions”, a-t-il souligné, ajoutant : “Allons-nous en finir avec des éléments qui nous empêchent d’avancer ? Je ne sais pas, mais en tout cas, je veux aller jusqu’au bout. » Au niveau local, des candidats PS ont déjà été investis, comme Carole Delga, l’une des plus farouches opposantes socialistes de Jean-Luc-Mélenchon en Occitanie, qui promet de compliquer le débat, qui se poursuit lundi. Le monde