Rezin, femme d’affaires, chanteuse et comédienne, que François Sagan a baptisée “la reine noire de nos cauchemars” est décédée dimanche 1er mai, à l’âge de 92 ans, a indiqué à l’AFP sa petite-fille Daphné Rochaig. “Rezin nous a quittés paisiblement le 1er mai à 11h.” en région parisienne, a précisé Mme Rotcajg. De son vrai nom Régina Zylberberg, Régine est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht en Belgique de parents juifs polonais. Elle avait 3 ans lorsque son père, un joueur impeccable, a perdu sa boulangerie familiale au profit du poker. Toute la famille quitte alors la Belgique pour s’installer à Paris. Après la guerre, son père ouvre un café, La Lumière de Belleville. Elle y a fait ses armes en servant les clients au comptoir. En 1952, il tient le bar d’un magasin branché, Le Whisky à Gogo, où il se bat avec des juke-box pour jouer de la musique de danse. Françoise Sagan y installe son quartier général et décide d’y donner ses interviews. En 1956, Régine crée sa propre boîte de nuit, Chez Régine, rue du Four, au cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le succès est immédiat. Au début des années 1960, il ouvre Le New Jimmy’s dans le quartier de Montparnasse et fait vibrer tout Paris en transmettant des tubes importés des Etats-Unis. Il contribue ainsi au succès de nouvelles danses comme le twist ou le cha-cha-cha. Rezin accueille ceux qui ne s’appellent pas encore des êtres humains mais des stars, des lettres, des comédiens et autres riches noctambules. Ainsi est née la “reine de la nuit”. Son empire s’étendra à vingt-trois clubs à travers le monde. En 1987, Régine confiait au Monde son amour pour ce moment particulier de la nuit, où « les gens sont plus fragiles, plus ouverts à l’émotion, à l’amitié. Le masque professionnel n’est plus sur leurs visages. Ils n’ont plus à se battre pour défendre ce qu’ils vendent. (…) La loyauté envers les partis est importante. Mes discothèques pour moi, c’est un peu la maison dans laquelle on rentre après s’être mordu les fesses dans un endroit un peu bruyant, c’est le retour à la maison”.
“Pas de chanteur de bain”
En 1992, il reprend l’un des temples de la nuit parisienne, le Palace. Cependant, après plusieurs litiges pour usage de drogue, le club mythique ferme ses portes en 1996. Et c’est en 2003 que Régine dit adieu au monde de la nuit en vendant tous ses équipements, tout en restant propriétaire de sa marque. “Je ne suis pas un chanteur de bain, j’ai besoin des lumières, de la scène, c’est tout ce que j’aime, je suis un exhibitionniste. » Il ne vous reste plus qu’à lire 46,2% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.