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Si la majorité présidentielle apparaît unie, en coulisses, les deux camps entendent jouer dans le rapport de force afin de renforcer leur pouvoir politique. Alors La République en marche de François Bayrou, Horizons d’Edouard Philippe, Agir dirigé par Franck Riester ou encore le plus récent Refondation Républicaine sorti la semaine dernière par Jean-Pierre Chevènement devraient remonter leur violon pour que chacun puisse trouver son compte dans la musique qui en résultera. Et c’est bien sûr Emanuel Macron qui est présenté comme le directeur de ces négociations. Alors que sait-on des négociations à la majorité interne, où en sont-elles et quels sont les éléments qui pourraient coller ? On fait le point.

Délai et critères de sélection incertains

A moins d’un mois et demi du vote, il reste des questions à trancher chez les partisans d’Emanuel Macron. Qui pourra se présenter dans les 577 circonscriptions qui composent le pays et alors combien représentera chacune des formations majoritaires ? Pour le moment tout le monde attend car même dans le calendrier il y a de l’incertitude. Un autre haut responsable proche d’Emanuel Macron a déclaré aux colonnes de Libération que les choix ne seraient pas faits pour “favoriser l’équilibre politique interne à la maison commune” mais en faveur de la “rentabilité” des candidats les uns par rapport aux autres. . Un responsable du MoDem a indiqué à franceinfo qu’entre 310 et 320 législateurs soutenant le président de la République seraient prêts à rejoindre les 346 qui y siègent actuellement. Pour déterminer s’ils peuvent se représenter, les critères seront leur loyauté et la situation politique dans leur circonscription. Les candidats seront-ils finalement annoncés d’une traite ou par rafales ? “Ce sera décidé cette semaine”, a déclaré un conseiller du gouvernement à franceinfo, évoquant un délai “sous quinze jours”. Seule certitude : la liste définitive des candidats au “troisième tour” de l’élection présidentielle devra être déposée au plus tard du lundi 16 mai au vendredi 20 mai 2022, à 18 heures.

Vers une majorité fragmentée ?

Mais sous quelle forme seront présentés les différents candidats associés à la majorité présidentielle ? Car désormais au moins six formations politiques se côtoient. Tout le monde sera-t-il inclus dans l’équipe de La République en marche (LREM) pour “plus de clarté” ou resteront-ils indépendants ? “Je ne suis pas favorable [un morcellement] de la majorité », une tranche de Stanislas Guérini, interpellé par la Libération. Ce soutien précoce d’Emanuel Macron et le patron de LREM estime qu’il sera alors difficile de “gérer une majorité à quatre ou cinq équipes”. Or, en ce sens, l’ancien Premier ministre Oudouard Philippe a lancé son mouvement sous le nom d’Horizons en octobre 2021. L’objectif affiché de l’ancien élu de droite est de “participer à la formation d’une nouvelle offre politique” et de préparer la après Macron. On est donc loin du gigantesque appel à candidatures lancé par Emmanuel Macron en 2017 pour désigner les candidats de son mouvement alors naissant. Désormais, il faut compter avec les candidats sortants au nombre de 264 à LREM, 57 au MoDem et 222 à Agir.

La tension avec les Horizons, le parti de πάρdouard Philippe, monte

Et la majorité doit aussi jouer avec les nouveaux venus. La coopération avec celui qui a précédé Jean Castex à la tête du gouvernement semble se tendre au fil des jours. Car les ambitions de son mouvement concernent près de 100 circonscriptions. En attendant, “il n’y a même pas de débat en cours” entre LREM et Horizons, avait confié Arnaud Péricard, l’un des rapporteurs régionaux d’oudouard Philippe, à BFM TV. L’ambition du nouveau parti est avant tout de lui assurer l’obtention d’au moins 15 sièges. C’est un pré-requis pour constituer son propre groupe à la Convention et bénéficier d’un financement public. Lire aussi : Législatives : pourquoi l’élection des députés représente un (gros) risque financier pour les partis Du côté du milieu d’Emanuel Macron, “beaucoup ne veulent pas voir Oudouard Philippe trop vite, trop fort”, a commenté un député LREM dans 20 Minutes. Un ministre estime également que “le débat ne pourra pas démarrer si Philippe atteint la majorité présidentielle sortante”, dans le Journal du Dimanche. “Il ne devrait pas jouer avec des gros canons”, s’agace-t-il encore. “Les partenaires doivent apporter quelque chose de plus et donc aller dans les circonscriptions de la conquête”, a précisé un autre ministre dans l’hebdomadaire de dimanche. Et la tension aurait pris un nouveau cours lors de l’office politique du mardi 26 avril. Oudouard Philippe a déclaré, selon plusieurs intervenants de l’Agence française : “Je ne suis jamais lié par un accord que je n’ai pas passé. En d’autres termes, s’il ne démarre pas, une consultation sera nécessaire pour obtenir le soutien d’Horizons. Si, en revanche, le parti est exclu, il suggère qu’il pourrait désigner des candidats, y compris des circonscriptions, pour un accord entre une majorité et les législateurs républicains.

Et les autres?

Car si les républicains assuraient qu’ils resteraient “indépendants” aux élections législatives, certains pourraient être tentés de frapper à la porte de la majorité présidentielle dans l’espoir de s’offrir un choix dans l’agenda politique. Dans ce cas, ce sera “au cas par cas”, assure son proche Emmanuel Macron qui a accordé une interview à Libération. Et selon L’Express, près de 80 députés LR seront concernés par les négociations avec la majorité présidentielle. Lire aussi : Législatif. Suite à l’échec de Valérie Pécresse, de nombreux candidats LR se retirent Lancée mercredi 27 avril par l’ancien secrétaire d’État Jean-Pierre Chevènement, la Refondation républicaine voudrait également investir “une douzaine de candidats” à l’approche de l’élection avec la volonté de faire passer la “bannière commune” autour de la ré – élu président et « y jouer un rôle ». orientation”. Législatif. Voilà pourquoi les négociations patinent dans le camp d’Emmanuel MacronAGRANDIR