Julien Carette et Christophe Coffre, respectivement PDG et directeur créatif de l’agence de communication Havas Paris, “ont pris leur retraite” de leurs fonctions après des allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles, a confirmé lundi 2 mai l’un des dirigeants de France-Presse. AFP). Havas, filiale de Vivendi, a également lancé une enquête après la publication d’une vingtaine de témoignages anonymes du compte Instagram “Balance ton agence”, qui dénonçait depuis près d’une semaine maintenant l’ambiance sexiste qui a longtemps régné dans l’agence et impliquait ces deux responsable. Aux commandes de l’agence dont il est aujourd’hui co-président depuis dix ans, les deux hommes sont accusés d’avoir tenté d’”embrasser” ou de “toucher” dans de nombreux cas des collaborateurs, parfois stagiaires, dans les locaux d’Havas Paris ou lors d’événements extérieurs. . « JC est un mec brillant, mais il a la sexualité d’un adolescent. (…) Sous le couvert de l’ivrogne, après deux verres, il saute sur tout ce qui bouge. idem pour DC [directeur de création] d’Havas Events. Je me souviens d’avoir prévenu les stagiaires de ne pas les approcher pendant les agences de nuit”, selon l’un de ces témoignages.

“Tout le monde le savait”

“Commentaires sur tous les vêtements, mains sur l’épaule et la taille, bisous très près de la bouche, je l’évitais et je n’avais peur que d’une chose, être en tête à tête avec lui”, raconte un de ses anciens collègues pour Christophe Coffret. . D’autres se souviennent de lui comme d’un geste qui simule un acte sexuel et des commentaires déplacés. Les événements datent, selon les cas, de deux, trois ans et jusqu’à dix ans et ont parfois entraîné des départs liés à des accords de non-divulgation, indique Anne Boistard, créatrice du compte 2020 “Balance ton agence pour te plaindre” à l’AFP des abus dans les agences de communication. “Tout le monde le savait et tout le monde le sait”, poursuit-elle, évoquant “une trentaine” de victimes, même si “#metoo s’est calmé. “Les deux dirigeants continuent de travailler pour le service”, a déclaré à l’AFP le dirigeant d’Havas. Mais “ils ne tiennent pas de réunions et se retirent pour ce qui est de la direction de l’agence”, a-t-il poursuivi, ajoutant : “On parle d’une vingtaine de personnes qui se sont exprimées dans un service qui a vu passer près de 4.000 salariés. Havas Paris est l’un des trois plus grands bureaux de communication parisiens, avec environ 600 collaborateurs. Le patron du groupe Havas est Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré, qui contrôle le groupe Vivendi. Lire aussi Article pour nos abonnés Dans le monde du cinéma, quatre ans après #metoo, le chemin lent et fastidieux vers plus de parité
Le monde avec l’AFP