Le jeune retraité, qui travaillait dans le secteur de l’insertion, a protesté contre la proposition d’Emanuel Macron de rendre le RSA dépendant d’une activité. Proche de La France Insoumise et sensible aux revendications des “gilets jaunes” et des homologues, il s’est mobilisé comme chaque 1er mai, “parce que Macron est sourd. “Des manifestations seront nécessaires pour affaiblir l’Assemblée nationale, par des élections législatives.” Avant la manifestation, Anaïs et Thibaut, la trentaine, marchent fièrement sous un drapeau LFI. Ils ont tous les deux voté pour Insumi il y a cinq ans, sans s’engager alors. Mais le 10 avril, au vu du score marqué par Jean-Luc Mélenchon dans leur quartier, ils décident de former une équipe locale. “Avec le score qu’il a obtenu au premier tour, les Insumi se sont révoltés. C’est le moment ou jamais de le montrer ! “Jusqu’à présent, c’était difficile d’exister, entre le RN et la majorité présidentielle”, raconte Anaïs, une jeune éducatrice qui vit désormais à la maison en tant que mère. De retour place Kléber, la manifestation se termine par une image symbolique forte : celle des Insoumis, communistes, socialistes, NPA ou Lutte ouvrière, réunis derrière une même banderole. “Nous voulons montrer que nous sommes unis sur le terrain”, explique Thibaut. Après ce moment d’union, Emilie, un drapeau PS à la main, avoue : “Ils voulaient me l’acheter en tant que collectionneur. “Il y a quelques années, le PS avait tous les mandats électoraux dans ma circonscription. Aujourd’hui, nous ne représentons plus rien. “C’est difficile pour les militants de la base”, note ce secrétaire du département de 53 ans. Favorable à l’accord avec LFI, il soutient la promotion d’un rassemblement des différents partis de gauche à l’occasion de ce 1er mai. “Mais il faut surtout laisser une place aux syndicats dans ce processus”, a-t-il ajouté. C’est leur jour. En temps normal, les partis politiques ne devraient pas être présents. » Nathalie Stey (Strasbourg, Correspondance)