La foule n’était pas nombreuse dimanche dans les rues de Paris, Strasbourg, Marseille, Toulouse, Bordeaux, où 116.000 personnes ont défilé, selon le ministère de l’Intérieur, 210.000 selon la CGT, dans une ambiance plutôt festive. Des centaines de voyous à Paris ont détruit des meubles, des magasins et ont violemment attaqué des policiers et des gendarmes. Tout comme les chiffres – légèrement supérieurs à ceux de mai 2021, mais inférieurs à ceux de 2019, dernier mouvement avant la pandémie de Covid-19 – sont les mots, les slogans, qui expriment le sentiment de ce noyau dur de gauche dans l’électorat de Mélenchon, avoir repris confiance en sa capacité d’influencer le débat public. Sina Krishnan, par exemple, portant un gilet rouge CGT sur les épaules lors du défilé parisien. Le militant de 60 ans, habitué des défilés du 1er mai depuis des décennies, s’enthousiasme : « Il y a plus de jeunes que d’habitude ! Un salarié d’une société de location de voitures à l’aéroport de Roissy s’inquiète de ce qu’il considère comme une remise en cause constante des droits des salariés, tant en matière de salaires que de retraites. ” Il a jeté un bulletin Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, comme en 2017 , avant de voter blanc dans le second, pour ne pas avoir à choisir entre le président sortant et le candidat d’extrême droite.” Je ne voterai jamais pour le RN [Rassemblement national]. Mais je suis contre Macron depuis cinq ans. Cela n’aurait aucun sens de voter pour lui. “Pour les élections législatives, un candidat soutenu par Mélenchon votera : ‘J’ai toujours eu des valeurs de gauche, je dois les véhiculer et les défendre. » Le calendrier politique, qui place le rituel annuel de l’union entre les élections présidentielles (10 et 24 avril) et les élections législatives (12 et 19 juin), a visiblement donné jusqu’ici un ton particulier. Notamment pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui avaient décidé, souvent dans la douleur, de voter pour Emmanuel Macron au second tour pour s’opposer à l’extrême droite. C’est le cas d’Emma, ​​21 ans, étudiante anglaise à Paris, candidate à La République qui se présente au second tour “pour arrêter Marin Le Pen”. “Je suis ici aujourd’hui pour dire à Emmanuel Macron que, malgré mon vote, je suis opposé à toutes ses mesures. La jeune femme évoque notamment la réforme universitaire : “Je ne veux pas que mes enfants aient à débourser des milliers d’euros pour pouvoir aller dans l’enseignement supérieur. » Vous avez 65,32% pour lire cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.