Chaque Français consommerait plus de 30 kilos de fruits de mer par an, dépassant largement la moyenne européenne de 21,6 kilos. Pourtant, cette consommation de masse est bien éloignée de la pêche et de l’agriculture françaises. En effet, si tous les Français mangeaient des produits de la mer locaux, les rayons seraient vides à partir de ce lundi 2 mai. C’est ce que révèle l’organisme indépendant Aquaculture Stewardship Council (ASC).

Les Français : champions d’importation ?

La France ne produit en effet qu’un tiers des produits de la mer qu’elle consomme. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la France représente 4 % des importations mondiales, se classant au 5e rang des plus grands importateurs mondiaux. De plus, les Français consomment les mêmes poissons : saumon, cabillaud et thon, qui sont pourtant rarement pêchés et produits dans le pays. Comme le souligne Libération, si les Français sont les plus gros consommateurs de saumon en Europe, il n’y a qu’un seul élevage en France, donc l’importation est obligatoire. Il en va de même pour le cabillaud et le thon, qui sont pêchés très largement à l’étranger.

Quelles conséquences écologiques ?

De nombreuses associations et ONG comme Bloom ou le WWF tirent la sonnette d’alarme. Cette consommation et cette introduction entretiennent des techniques de pêche intensive, détruisant les fonds marins et appauvrissant les différentes espèces de poissons. Les élevages se distinguent également, notamment par les déchets particulièrement nocifs pour l’environnement qu’ils produisent. 2 mai : la France a consommé, pour cette année, tous les poissons et fruits de mer de ses eaux. Ainsi, à partir de cette date, toute la consommation française sera importée. https://t.co/a5NB36Tl8s – Libération (@libe) 2 mai 2022

Quelles solutions ?

Pour lutter contre cette importation massive, la délocalisation de la consommation serait idéale. Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom, souligne qu’”on pourrait consommer une variété importante d’espèces en France”, en évitant la surconsommation de poissons systématiquement importés. sur des exploitations beaucoup plus petites ». Cependant, cette délocalisation s’accompagne inévitablement d’une baisse de la consommation de produits de la mer de la part des Français.